L’Intervalle: emboîter le pas à la mode responsable

L’histoire de Vicky Scalia

Vendredi 4 mars 2022
Vicky Scalia et son conjoint Sam Assaf ont cofondé L’Intervalle pour répondre à un besoin sur le marché de la chaussure : des souliers tendance, abordables et, surtout, durables. Depuis 2015, l’entreprise conçoit tous ses modèles à Montréal, pour ensuite les vendre en ligne et dans ses nombreuses boutiques à travers le Canada.

« Lorsqu’on cherchait à acheter une paire de chaussures de qualité, à l’affût des dernières tendances et à prix abordable, il n’y avait pas beaucoup de choix entre le haut et le bas de gamme. On voulait être cet entre-deux qui manquait ». On peut dire que ce constat a été central à la création de L’Intervalle, au point d’en inspirer le nom de l’entreprise.

TOURNER LES TALONS À LA MODE ÉPHÉMÈRE

L’adhésion de la marque aux principes de la mode responsable est l’autre pilier de L’Intervalle. Imaginés dans la métropole québécoise, les styles sont ensuite fabriqués en Espagne, en Italie et au Brésil avec des méthodes de production soucieuses de l’environnement.

L’utilisation de matériaux nobles et de grande qualité permet aussi de prolonger la durée de vie des chaussures et des accessoires. Le tannage végétal du cuir, lui, évite l’utilisation de substances dommageables pour la nature, comme le chrome.

« On voulait aller à l'encontre du ''fast fashion'' et pousser la mode durable, c'est-à-dire pouvoir investir dans une paire de chaussures à la mode, mais de qualité, qui vont traverser plusieurs saisons ».

REVOIR SES PRIORITÉS

Comme toutes les entreprises œuvrant dans la vente au détail, le plan stratégique de L’Intervalle a été affecté par l’arrivée de la pandémie et les nouveaux réflexes qui en ont découlé. « Notre secteur d’affaires a été grandement impacté alors nous avons pris un virage numérique. La population a adopté davantage le magasinage en ligne et cette nouvelle habitude de consommation ne sera pas mise de côté ».

D’ailleurs, la participation de Vicky au programme Repères numériques de la Caisse de dépôt et placement du Québec permet d’approfondir sa réflexion stratégique pour soutenir l’implantation d’une culture numérique au sein de son organisation.

Selon Vicky, il faut tout de même penser à offrir une expérience 360 dans le domaine de la mode. « Il faut avoir une présence autant sur les réseaux sociaux qu’en ligne et en boutique ». Pour preuve, L’Intervalle possède à la fois un site transactionnel accessible à une clientèle internationale et 16 boutiques au Québec et en Ontario.

À LA RECHERCHE DE L’ÉQUILIBRE

En plus d’être à la tête d’une entreprise en pleine expansion, Vicky est également la mère de deux adolescents de 15 et 17 ans. « J’essaie de trouver un équilibre entre la gestion de l’entreprise et la gestion familiale. Je lève mon chapeau aux femmes parce que ce n’est pas un rôle évident ».

« J'essaie de faire de mon mieux et surtout j'essaie de la faire avec douceur envers moi-même ».

L’année dernière, Vicky s’est inscrite au EMBA McGill HEC Montréal, une maîtrise en administration des affaires pour cadres. Il s’agit d’un défi qu’elle a toujours voulu relever et qu’elle ne regrette pas un instant, même si elle doit maintenant concilier l’entrepreneuriat, la famille et les études. « Ça me permet d’être entourée de cadres de différents secteurs et d’avoir des échanges enrichissants. Être en apprentissage, c’est aussi faire preuve d’humilité. Le soir, je fais mes devoirs en même temps que mes enfants font les leurs ».

LE DÉFI: LA RÉTENTION DES TALENTS

Effet domino de la pandémie, la disruption de la chaîne d’approvisionnement se fait sentir partout et L’Intervalle ne fait pas exception. Du même coup, l’augmentation des coûts et l’inflation talonnent tous les secteurs d’activité, incluant la mode. « Les matières premières et leur transformation sont devenues beaucoup plus dispendieuses ».

L’Intervalle aura un autre défi de taille pour les prochaines années, celui de la pénurie de main-d'œuvre. « Je parlerais plutôt de la rétention et de la valorisation de la main-d'œuvre », précise-t-elle.

« C'est Sam et moi qui avons démarré l'entreprise, mais sans les 200 employé.e.s derrière nous, L'Intervalle n'existerait pas. Nos équipes sont le premier point de contact quand vous entres dans une boutique ».

Vicky est d’avis qu’il faut miser sur la formation et le développement des talents. « On a des personnes extraordinaires et le grand défi c’est de les retenir. On investit beaucoup de temps en formation parce qu’on trouve important de cultiver ce talent à l’interne. J’y crois énormément ».

L’ENTREPRISE EN CHIFFRES

200 : le nombre d’employé.e.s

16 : le nombre de succursales

1 000 : le nombre de SKU par saison

35-40 % : le pourcentage actuel des ventes en ligne

ENVIE D’EN SAVOIR PLUS?

Visitez la boutique en ligne de L'Intervalle.