GI Quo Vadis : changer le monde par l’immobilier

L’histoire de Natalie Voland

Vendredi 17 février 2017
Rien ne prédestinait Natalie Voland à la présidence de Gestion immobilière Quo Vadis. Mais cette ancienne travailleuse sociale a fait de l’entrepreneuriat le véhicule du changement social auquel elle aspire.

Lorsque nous entrons dans le bureau de Natalie Voland éclairé par de grandes fenêtres, une chienne boxer de huit mois s’agite autour de nous. Elle s’appelle Nelly, pour Nelson Mandela.

« Nelson Mandela venait tout juste d’être libéré quand j’ai commencé mes études universitaires. Il est une grande inspiration pour moi », explique celle qui se dirigeait vers une carrière en travail social. Sur le point d’accepter un emploi de rêve à l’hôpital Royal Victoria, elle apprend que son père vient de recevoir un diagnostic de la maladie de Parkinson et celui-ci lui demande de prendre sa relève dans l’entreprise immobilière qu’il a fondée en 1993.

Ce dilemme la déchire, mais elle décide de prendre un an pour donner un élan à l’entreprise de son père. Mais un an plus tard, elle ne se sent pas encore prête à partir, l’entreprise n’étant pas aussi autonome qu’elle l’aurait souhaité. « J’ai alors décidé d’utiliser l’entreprise pour aider la communauté. Finalement, j’ai eu le beurre et l’argent du beurre! », conclut-elle en riant.

Responsable en affaires

Travail social et immobilier peuvent faire très bon ménage. Natalie Voland a vite compris que l’entrepreneuriat stimulait l’employabilité des communautés. De plus, la restauration d’immeubles à l’abandon permet à l’entrepreneure de valoriser l’histoire des communautés tout en demeurant écoresponsable. Gestion immobilière (GI) Quo Vadis s’est donc spécialisée dans la rénovation de bâtiments historiques et la création d’écosystèmes entrepreneuriaux : dans un même immeuble, des dizaines de petites et moyennes entreprises se côtoient et se conseillent.

« J’aime beaucoup mettre mes locataires en contact les uns avec les autres. S’ils profitent d’un soutien et d’un bon réseau, peut-être même de réductions sur des services, ils payeront leur loyer. Tout le monde y gagne. »

Natalie Voland

Le portfolio de GI Quo Vadis comprend actuellement 500 entreprises locataires, qui ont créé quelque 3000 emplois permanents. L’entreprise s’est également jointe au mouvement BCorp en s’engageant pour le développement durable, comme 150 autres entreprises au Canada, dont une quinzaine au Québec.

Consultez aussi : Certification BCorp : entreprendre de façon responsable

Pour favoriser l’écosystème professionnel qu’elle préconise, Natalie Voland pense les projets à hauteur d’homme. « Quand on fait le design intérieur d’un immeuble, on doit s’assurer que l’humain est au centre des préoccupations. Je prévois toujours des aires communes où les gens peuvent se rencontrer », précise-t-elle.

Les retombées positives de ses projets immobiliers sur la communauté et l’environnement sont au cœur de ses motivations quotidiennes, de sa philosophie qui s’inscrit dans le concept du « rendement de l’investissement humain ». L’immobilier peut entraîner des problèmes environnementaux, un embourgeoisement ou la disparition du patrimoine bâti, selon la présidente de GI Quo Vadis. « Il faut plutôt voir ces effets secondaires comme des défis : comment l’immobilier peut-il y répondre? En achetant, par exemple, une fenêtre faite au Québec plutôt qu’en Chine, on favorise l’emploi local, on réduit son empreinte environnementale et ses frais de transport. Si on est capable de voir ça, les profits viennent. Mais le rendement de l’investissement, ce n’est pas juste l’argent. »

Retrousser ses manches

Rénover des bâtiments historiques et faire des affaires dans le but de favoriser l’action communautaire n’est pas de tout repos, admet-elle. Les banques ne comprennent pas nécessairement ses choix au premier coup d’œil et l’acceptabilité sociale n’est pas toujours facile, comme l’a démontré le projet du Salon 1861. Cette église de la Petite-Bourgogne a été rénovée et transformée en salle d’événements et en laboratoires de cocréation. Elle est occupée par des associations et groupes communautaires, par des entreprises en démarrage et d’autres plus établies ainsi que par des universités. Il a fallu quatre ans de patience et de créativité pour sauver l’église Saint-Joseph. « Au début, on nous disait qu’on ne pouvait pas utiliser une église à des fins autres que religieuses, même si le bâtiment était abandonné depuis huit ans. Les banques hésitaient à consentir un prêt hypothécaire parce qu’elles refusaient de considérer l’église comme n’importe quel autre bâtiment. Je leur disais que, oui, il y a de très beaux plafonds, mais ça reste une bâtisse de 32 000 pieds carrés! », se souvient-elle.

Quand le découragement la guette, elle peut compter sur son équipe pour lui remonter le moral. « Ce n’est pas facile tous les jours de vouloir changer le monde! s’exclame-t-elle. L’entrepreneuriat, ce n’est pas qu’un horaire flexible. Ça prend une motivation supérieure. Il faut penser que notre produit ou notre service va rendre le monde meilleur. »

L’entreprise en chiffres

  • 17 : le nombre de pays représentés par les 32 employés
  • 1,5 : le portefeuille immobilier en million de pieds carrés
  • 500 : le nombre de petites et moyennes entreprises locataires
  • 3000 : le nombre d’emplois créés
     

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