Épicerie LOCO : le goût du mentorat

L’histoire de Marie-Soleil L’Allier et de Serge Carpentier

Mercredi 30 novembre 2016
Pour l’épicerie LOCO de Marie-Soleil L’Allier et ses trois partenaires, tout est parti d’une discussion. Après une préparation de plus d’un an et demi, leur projet s’est finalement concrétisé à la fin de l’été 2016 : les quatre étudiantes en environnement ont ouvert la première épicerie écologique zéro déchet à Montréal. Une aventure rendue possible grâce à l’accompagnement du Réseau M qui les soutient depuis six mois.

Mentorée par le Réseau M de la Fondation de l’entrepreneurship, Marie-Soleil L’Allier a cofondé l’épicerie LOCO en août 2016. Ce nouveau genre d’épiceries écologiques de type « zéro déchet » se répand au Québec. Pour cette ingénieure informatique de formation, le mentorat du Réseau M s’est imposé comme une évidence.

Journaliste de formation ayant un fort penchant pour l’entrepreneuriat, Serge Carpentier a connu de nombreuses aventures entrepreneuriales à succès avant de s’impliquer au sein du Réseau M, d’abord comme coach, puis comme mentor depuis six ans.

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Devenir entrepreneur : Pouvez-vous revenir sur l’histoire de votre rencontre?

Marie-Soleil L’Allier : J’ai d’abord contacté le Réseau M, puis j’ai passé une entrevue. J’ai répondu à un questionnaire, et l’un des points qui ressortaient dans mes réponses était que je concevais ma relation de mentorat comme un échange. Dès les premières rencontres avec Serge, j’ai su qu’il serait un bon mentor pour moi, car nous partageons les mêmes valeurs.

Serge Carpentier : Marie-Soleil a pris contact avec le Réseau M au début de son projet. À l’issue d’une réunion interne, il a été décidé que je correspondais le plus à son profil d’entrepreneur. Au Réseau M, quel que soit le domaine dans lequel vous vous lancez, on considère que l’entrepreneuriat et le mentorat sont d’abord des aventures humaines. Nos visions des affaires s’accordaient bien et, après trois rencontres, nous avons décidé de vivre cette aventure ensemble. Ça dure depuis six mois.

DE : Qu’est-ce que vous apporte le programme de mentorat du Réseau M?

M.-S. L. : Je trouvais intéressant d’échanger avec un entrepreneur qui comprenait pourquoi je me lançais en affaires. Il ne s’agit pas de devenir millionnaire. Certes, la rentabilité est importante, mais la visée de LOCO ne se limite pas à cela — elle est plus ambitieuse. Serge a tout de suite saisi que nous souhaitions surpasser le simple impératif économique. Mes associées et moi, nous nous considérons comme des environnementalistes en affaires, et les questions et conseils de Serge nous permettent de faire avancer notre réflexion.

S. C. : J’apprends énormément auprès de jeunes entrepreneurs. Leur fougue, leur flamme : c’est rafraîchissant. Cela me permet aussi d’innover dans ma démarche entrepreneuriale et ma conception des affaires. L’approche a tellement changé ces 15 dernières années! Si on ne fréquente pas de jeunes entrepreneurs, il est difficile de s’inspirer de leur vision et de leurs aspirations.

« Il y a 20 ans, le modèle de LOCO n’aurait probablement pas fonctionné, mais aujourd’hui, ce sont les entrepreneurs qui s’investissent sincèrement pour faire évoluer la société qui vont réussir. »

Serge Carpentier.


DE : Que diriez-vous à quelqu’un qui hésiterait à contacter le Réseau M pour profiter de l’expérience d’un mentorat? Pour devenir mentor?

M.-S. L. : Le taux de succès des entrepreneurs mentorés est bien plus élevé que celui des entrepreneurs qui n’ont pas recours à ce genre d’accompagnement. Il est aussi important d’échanger avec quelqu’un qui a une vision neuve et objective. Les mentors du Réseau M ont un recul par rapport à la vie d’entrepreneur. Une relation de mentorat, c’est un peu l’histoire que l’on conjugue au futur.

S. C. : Peu importe l’expérience que l’on a, le mentorat est une affaire de vocation. Une relation mentor-mentoré est généralement brève (elle dure environ un an), mais souvent intense. Il faut avoir du temps à investir. Lorsqu’on est un entrepreneur chevronné, ce n’est pas toujours évident. Le mentor doit accepter de n’être qu’un outil de transmission sans attendre quoi que ce soit en retour. L’objectif ultime est de partager une vision des affaires et de valoriser le succès de la relève entrepreneuriale. On en tire une grande satisfaction et une immense fierté.

DE : Quels seront les enjeux de demain pour le mentorat au Québec?

S. C. : Le mentorat va se développer de plus en plus. Les entrepreneurs sont toujours plus généreux et disposés à partager leur expérience. L’intimité d’un duo mentor-mentoré permettra de se rapprocher des réalités de la nouvelle génération d’entrepreneurs. Pour devenir pérenne, ce maillage entrepreneurial devra se renouveler et se développer à la même vitesse que l’entrepreneuriat qui prospère très rapidement au Québec.
 

L’épicerie LOCO en chiffres

  • 4 : le nombre de cofondatrices
  • 12 : le nombre d’employés
  • 600 : le nombre de produits distribués dans l’épicerie
     

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Crédits photo: Stephane Vairo