abitibi & co. : l’entrepreneuriat à la rencontre du plein air

L’histoire de Jean-Daniel Petit

Mercredi 13 juillet 2016
Jean-Daniel Petit est le cofondateur d’abitibi & co., une entreprise de Rouyn-Noranda qui fabrique des canots et des kayaks à la main. Portrait d’un entrepreneur, amoureux des grands espaces, qui a su créer une marque forte et porteuse de valeurs environnementales.

C’est Guillaume Leblanc qui a d’abord eu l’idée de se jeter à l’eau. Alors qu’il passe la moitié de son temps avec un pied dans les sables bitumineux et l’autre, dans les lacs d’Abitibi-Témiscamingue, il prend conscience d’un décalage entre ses valeurs et celles de son employeur.

Il décide alors de se rendre dans une manufacture de canots à New Liskeard, située à quelques kilomètres de chez lui, pour parler investissement. Mais avant même qu’il rencontre les propriétaires de Mid-Canada Fiberglass, la nouvelle tombe : l’entreprise doit fermer ses portes. Guillaume Leblanc décide de reprendre le flambeau pour la faire redémarrer.

Ayant besoin de conseils pour revoir l’image de marque de l’entreprise, il se tourne vers Jean-Daniel Petit, son ami d’enfance, qui occupe à l’époque un poste de directeur de création publicitaire. Pour renommer l’entreprise, le créatif propose à Guillaume Leblanc de miser sur ce qu’ils ont en commun : leur région natale. En algonquin, Abitibi signifie « là où les eaux se séparent ». Bien choisi pour une région qui abrite 22 000 lacs, le nom est également porteur pour une marque qui invite les gens à découvrir et à protéger les grands espaces.

Petit à petit, Jean-Daniel Petit se laisse porter par le courant et embarque à temps plein dans l’aventure en août 2015 en tant que directeur marketing. « Le défi, c’est d’être là au moment où les choses sont instables. C’est quand ça va mal que ça compte », explique-t-il.

Savoir s’entourer et créer un cadre

Depuis le lancement de la production en janvier 2015, l’entreprise a grandi et compte maintenant 22 personnes dans son équipe pour intervenir à chacune des 60 étapes de la fabrication d’un kayak. Le canot nécessite quant à lui de 12 à 16 étapes, soit l’équivalent de 10 heures de travail, de la conception à la touche finale.

Lac devant montagnes

Crédit photo: Alex Strohl

La rédaction du plan d’affaires d’abitibi & co. s’est étalée sur plusieurs mois, et Jean-Daniel Petit considère encore à ce jour qu’elle n’est pas achevée.

« Un modèle d’affaires est comme un organisme vivant, il n’arrête pas de se développer. Il s’alimente et s’adapte à son environnement.»

À ses yeux, il est important d’adopter une philosophie et d’être conséquent lorsque vient le temps de prendre des décisions, qu’elles concernent les politiques de ressources humaines, le choix des fournisseurs ou même le profil de rentabilité.

Du contenu qui invite à la découverte des grands espaces

Abitibi & co. mise sur la grande qualité de ses produits pour en assurer la pérennité. Pour les deux associés, il est primordial d’investir dans le développement de pratiques durables en faisant de l’environnement un partenaire. D’ailleurs, pour chaque canot vendu, l’équivalent d’un sac de déchets est retiré à la main des rivières, lacs et forêts.

Ne se limitant pas à la confection d’embarcations, abitibi & co. désire protéger la planète et son plan d’action implique la création de contenus de marque sur différentes plateformes. Grâce à son offensive, l’entreprise joint plus de 1,7 million de personnes.  

À l’aide des médias sociaux, les deux entrepreneurs veulent inciter les gens à tracer leur propre parcours et les sensibiliser aux enjeux environnementaux.

Exemple de publication inspirante sur le compte Instagram de l’entreprise.

Exemple de publication inspirante sur le compte Instagram de l’entreprise.

Guillaume Leblanc et Jean-Daniel Petit lanceront à l’automne 2016 Beside, un magazine bilingue semestriel faisant appel à des collaborateurs qui proviennent de leur région, mais aussi de la Norvège et d’un peu partout aux États-Unis.

L’objectif de la publication? Rendre le plein air accessible. « Avant, les gens pensaient qu’il fallait être équipé de la tête aux pieds pour profiter du grand air. Pas besoin d’un kit en Gore-Tex ni de bottes à 500 $ pour gravir le mont Orford. Et, ce qui est vraiment trippant aujourd’hui, c’est que la créativité s’est insérée dans l’industrie du plein air », souligne Jean-Daniel Petit, qui souhaite s’adresser à tous ceux qui croient que la nature est plus forte que l’individu.

Homme en canoe sur l'eau

Crédit photo: abitibi & co. 

abitibi & co. en chiffres (juillet 2016)

  • 2 : le chiffre d’affaires en millions de dollars
  • 22 : le nombre d’employés
  • 1250 : le nombre de canots et de kayaks vendus depuis la création de l’entreprise
  • 1500 : le nombre de canots et de kayaks qui seront produits annuellement d’ici deux ans

Envie d’en savoir plus?

Visitez le site d’abitibi & co.